« L’équilibre de l’Homme étant le préambule indispensable pour retrouver l’équilibre de l’économie, de la finance, de l’environnement et de la société ». Restait à définir au mieux ce qu’était un Homme équilibré. C’était la question qui m’avait envahi après cette affirmation que j’écrivais dans mon ouvrage « l’éloge de l’équilibre ».
Je pense qu’un Homme équilibré doit, avant toute autre chose, passer par la case égoïsme qui est son inclination première et la plus naturelle. Alors, quoi de choquant à être égoïste, puisque beaucoup de sages, de philosophes, vous inviteront, tout au long de votre vie, à vous occuper de vous-mêmes. Après, c’est une question de dosage. La bonne mesure c’est la vôtre. Il n’appartient qu’à vous-mêmes de la choisir. Certains aiment la cuisine corsée, d’autres, pas du tout.
La case égoïsme, c’est par là que nous commençons tous. Même les plus sages, les plus intelligents, sont passés par la case bébé qui tète sa mère ou qui reçoit un biberon tenu par la main d’une femme aimante. Ces femmes, dans la majorité des cas, se sont occupées à 100 % des besoins de l’Homme enfant. Comment ne pourrions-nous ne pas être des égoïstes après un tel démarrage ?
Mais notre égoïsme ne pourra, comme toutes les autres choses, qu’évoluer. Celui qui reste centré exclusivement sur lui-même est un névrosé un psychopathe. Si cet égoïsme reste le pivot central de notre personnalité, nous rentrons alors dans la catégorie des névrosés.
Regardez tous les gourous et marchands de rêves, ils ne font que vous parler d’épanouissement, de bien-être et de mille autres mots qui ne sont en définitive que des cousins germains de l’égoïsme. Alors, apprenons à devenir ou rester des Hommes équilibrés, où cette part d’égoïsme reste présente sans être prépondérante. Soyons des égoïstes intelligents.
L’égoïste intelligent c’est celui qui a été capable de se construire avec une pondération de ses qualités et défauts.
Se construire, c’est construire la maison qui va abriter notre bonheur.
Quoi que nous disions, que nous vivions, que nous pratiquions, l’égoïsme restera toujours l’essence même de l’individu. Mais celui qui se replie d’une manière primaire sur cet enfant gâté et admiré par sa mère finira par être malheureux, car le monde ne ressemble en rien à cette mère douce et aimante (la majorité). Nous devrons nous bâtir harmonieusement au milieu de tous ces contraires qui sont le propre de l’humanité. Là, pour nous y retrouver, les guides et les conseilleurs ne manquent pas. Mais il faudra bien choisir son guide, que certains appellent pompeusement maître. Il faudra regarder devant, derrière, dessus sans oublier le dessous où se cachent souvent les pièges de l’incompétence et de la malhonnêteté. Les meilleurs conseils sont souvent les plus simples et les moins chers, un peu comme les fruits de saison, c’est ceux-là qu’il faut acheter pour se régaler sans dépenser beaucoup ou construire la maison de l’Homme équilibré.