L’Homme banquier

L’Homme banquier a un goût du gain plus élevé que le goût de la sécurité.

Quand ses rivaux vont sur un marché et gagnent de l’argent, impossible pour un banquier de résister, quels que soient les risques.

Les causes du désordre sont nombreuses.

  • Abondance des capitaux mis sur les marchés financiers par les pays émergents et les pays pétroliers, qui cherchent à placer leur masse importante de devises.
  • Faiblesse du niveau des taux d’intérêt avec ses effets négatifs. Montée d’un fort endettement des ménages. Incitation chez les investisseurs financiers à prendre beaucoup de risques puisqu’ils peuvent emprunter à faible coût. Les banques d’affaires jouent jusqu’à  30 fois le montant de leur capital !
  • Faiblesse d’intervention des banques centrales lors de la montée des bulles et qui restera chronique faute d’un pouvoir international.

Alors, comment faire ?

Augmenter fortement les taux d’intérêt lors de la montée d’une bulle financière risque de tuer la croissance(encore une fois, est-ce cela qui doit être préservé ?). 

La solution consisterait à demander aux banques centrales de surveiller la vitesse avec laquelle les banques accordent de nouveaux crédits aux ménages, aux fonds spéculatifs, etc. Dès que celle-ci dépasse une limite normale, les banquiers devront justifier leur comportement. S’ils ne sont pas capables de le faire et s’ils prennent trop de risques, les régulateurs bancaires pourraient alors leur imposer d’augmenter le volume d’argent mis en fonds propres pour se prémunir d’un non-remboursement des nouveaux crédits accordés. C’est ce qui a été fait, mais il semblerait que pour de nombreuses banques ceci soit insuffisant.

Plus le montant exigé sera élevé, moins ces nouvelles opérations seront rentables, puisque l’argent mis de côté ne rapporte rien. Ce qui revient à prévenir les crises en bridant le moteur de la finance dès qu’il montre des signes d’emballement.

Supprimer les amplificateurs

La titrisation.

Cette pratique permet de transformer une créance, par exemple un prêt, en actif pouvant être vendu sur les marchés financiers. La titrisation est un amplificateur de la crise. Les banques ont revendu leurs crédits hypothécaires risqués à des banques d’affaires.

Les banques d’affaires ont logé ces crédits dans des SPV, des Special Purpose Vehicle qui sollicitaient les capitaux des investisseurs financiers en leur proposant des obligations dont le remboursement était garanti par leur portefeuille de crédits immobiliers.

Tant que les ménages remboursaient leurs prêts, les SPV touchaient plus d’intérêts sur les crédits que ce qu’elles devaient en payer aux investisseurs.

Pourquoi stopper en si bon chemin: des banques ont alors racheté ces obligations qu’elles ont mélangées avec d’autres crédits titrisés (issus de prêts aux étudiants, de prêts à la consommation…) pour émettre en contrepartie d’autres types d’obligations proposées aux investisseurs. Créant ainsi un niveau supplémentaire de titrisation.

Comme tout cela devenait très opaque, que le risque était nulle part -mais en fait partout- certains investisseurs et des banques ont acheté des produits dérivés  pour se protéger contre le risque de non-remboursement des obligations.

 Les dérivés

Quand certains investisseurs achètent des protections, il faut bien qu’en face d’autres en vendent, c’est- à-dire acceptent de prendre les risques à leur place. Ce sont à 70% des fonds spéculatifs qui ont joué ce rôle. (D’où les problèmes de NATAXIS)

Une première proposition consiste à accroître le coût du risque lié à l’utilisation de la titrisation en forçant les banques à mettre du capital de côté en face de chaque crédit, même lorsqu’elles le revendent.

La seconde proposition consiste à donner aux banques centrales le droit d’aller surveiller de près les comptes des banques d’affaires: à partir du moment où elles interviennent pour les sauver afin d’éviter une crise générale, elles doivent pouvoir les contrôler. Mais elles ne peuvent le faire faute de pouvoir international.

La troisième proposition est de mieux réglementer les marchés de produits dérivés.

  1. Les marchés organisés, qui travaillent sur la base de contrats très standardisés, surveillés et pour lesquels les transactions passent par des “chambres de compensation” qui enregistrent les transactions, comme un notaire, et garantissent que ceux qui jouent ont les moyens de leurs paris.
  2. Les marchés de gré à gré, où les financiers s’arrangent entre eux. Tous les dérivés qui ont posé problème durant la crise étaient sur le marché de gré à gré.

L’idée est alors de généraliser les marchés organisés pour assurer un meilleur contrôle de ce type de transactions.

Bien entendu, les marchés et lobbyistes s’y refusent. 

Prévoir l’imprévisible

Pour contrôler les risques pris en faisant des crédits ou en jouant sur les marchés, les banques utilisent des modèles statistiques sophistiqués qui se fondent sur l’histoire.

Une politique sérieuse de contrôle des risques doit prévoir l’impossible.
Les banques doivent se donner les moyens de politiques internes d’anticipation des risques qui soient sérieux et qui pèsent d’un poids fort dans leurs décisions.

Mondialiser la supervision

Il est impératif de s’assurer que des procédures d’interventions publiques peuvent fonctionner en cas de besoin.
Que l’on sache à l’avance qui est prêt à payer au cas où il faudrait injecter massivement de l’argent public.

Contrôler la finance

Le défaut de régulation des banques centrales appelle à un contrôle politique plus serré de la finance.

Quelqu’un doit contrôler les contrôleurs. La finance a une position démesurée par rapport au fonctionnement des économies et ses dérapages ont des conséquences potentielles bien plus lourdes qu’hier sur la croissance mondiale, l’emploi et le bien-être des populations.

 Malheureusement, aucune autorité dans le monde n’a ce pouvoir de contrôler les contrôleurs.

Constat d’échec qui appelle à un renforcement et un plus grand contrôle de la finance internationale. Faute d’une véritable autorité internationale de régularisation, nous arrivons ici aux limites* de la finance libéralisée et de l’économie de marché sans freins ni frontière.

*Limites ne veut pas dire qu’il faut la supprimer, ce qui est impossible, car pour l’instant nous n’avons qu’elle pour faire tourner l’économie nécessaire à la vie des Hommes.

Les crises et bulles économiques continuent leurs effets dévastateurs sur l’emploi, génèrent la précarité chez les Hommes avec tout le stress, les maladies, et les guerres que ceci implique. Puis, il faut aussi constater que cette économie de marché ne règle en rien les déséquilibres irréversibles subis par la planète.

 Mais tout ceci ne suffira pas, il est grand temps d’établir un contre-pouvoir à ces méfaits.

Il y a urgence à mettre en place une banque qui s’interdira toutes les spéculations hasardeuses et dangereuses pour les Hommes et la planète. Cette dernière se consacrera essentiellement à soutenir une économie de précaution, créatrice d’emplois et de stabilité pour le pays. Au départ l’État devra entrer dans son capital afin de la protéger des prédateurs qui ne partageraient pas la même ambition d’un développement éthique. En retour, toutes les entreprises et travailleurs du sens au même titre que leurs amis, devront en être à la fois les petits actionnaires* et les clients pour que sa prospérité puisse soutenir cette économie de précaution. Les politiques qui comprendront la nécessité de la mise en place d’une telle banque seront assurés d’exercer le pouvoir pour longtemps, en effet, ils seront soutenus par toutes ces personnes* qui profiteront des services de cette banque et qui appartiennent pour l’essentiel à la classe moyenne* qui contribuera pour une large part à leur assurer la majorité en France.

* L’actionnariat populaire est un moyen économique pour apporter un complément de revenus à la classe moyenne, mais il est surtout le garant d’une stabilité politique.

* Ces personnes, ce sont tous ces entrepreneurs du sens qui sont des millions et qui entendent conserver les valeurs qui ont fait la grandeur et la beauté de notre pays. j’en parle à la rubrique sens ce sont aussi des militants de l’ombre.

* La classe moyenne est représentée par les 30 % les plus pauvres et les 20 % les plus riches.