Réenchanter le monde ?
Quelle folie Monsieur !
Oui, sans doute !
C’est comme réenchanter sa vie ; pour cela la première chose qu’il faut faire c’est tenir loin de soi les défaitistes et les tristes, avec cela vous aurez déjà fait la moitié du chemin. Une vie est courte et nos forces limitées, nous devons nous concentrer sur l’essentiel.
Pour y arriver, je n’ai écouté que des gens de grande valeur comme mon maître que fut Marcel Conche. Il m’a inspiré entre autres cette réflexion.
« La culture de la vie c’est de tout faire pour mettre la distance la plus grande entre ce qui vaut, la prière, le respect, l’amour, l’effort, un regard heureux et reconnaissant sur la vie et ce qui ne vaut rien et qui s’appelle la culture de la mort »
C‘est le premier chemin qu’il faut prendre pour arriver au bonheur. Le bonheur est une formidable force. Nul ne peut changer quoi que ce soit, s’il n’inclut pas la notion de bonheur dans son programme. C’est la plus grande source d’énergie que nous ayons.
Mais, hélas, pour beaucoup le bonheur restera invisible, et nul ne peut parler d’une chose qu’il ne connaît pas. Après de longues observations, je peux affirmer au sujet du bonheur, que les Hommes savent rarement où il est et à quoi il ressemble ! Le bonheur se cultive ; c’est souvent l’apanage des plus simples ; il va de pair avec le sens.
Prétendre au bonheur sans le sens c’est s’étourdir seulement avec les plaisirs.
Tout au long de mon chemin, l’interrogation sur le sens m’accompagna.
Dans ma vie le bonheur était souvent là, mais au fond de mon être je sentais qu’il manquait quelque chose. Un jour que mon petit bonheur s’admirait comme Narcisse au bord de la rivière, un sage qui passait par là lui fit comprendre combien il était seul ; c’était le sens, qui l’interpelait, ce fut le coup de foudre immédiat, je décidais de ne plus le quitter.
Depuis je suis au cœur de cette trinité qui en vaut bien une autre.
La culture de la vie étant la mère, le bonheur son fils, et le sens l’esprit ; Il y a un lien entre ces trois, qui vous conduit dans un monde où règne en maître la culture de la vie.
Arrêtons-nous quelques instants sur le sens.
Ce n’est ni un but ni une mission spéciale que nous devrions accomplir. Ce n’est pas non plus une abstraction particulière.
Il ne relève pas plus de la raison, que de l’émotion. C’est un vécu qui nous met en résonance avec l’humanité, un équilibre subtil et fondamental qui depuis longtemps sur cette terre est au milieu des humains. Il conditionne parfaitement le degré de satisfaction de notre propre vie, car il s’appelle le bonheur.
La culture de la vieest une connaissance buissonnière et harmonieuse plus qu’universitaire. Pour l’instant elle n’est pratiquement pas enseignée. Il appartient à chacun de la découvrir pour en profiter pleinement. Une fois les premiers préceptes acquis l’enchaînement se fait rapidement.
Sur le chemin dubonheur, les plus savants ne roulent pas forcément en tête. Sur cet itinéraire, j’ai beaucoup appris des modestes. La culture de la vie c’est la fusion de la beauté et de l’humilité qui apporte sens et bonheur ; Un jour, nous franchissons cette seconde porte, et ceci nous apparaît tellement évident … il y a tant de gourous qui voudront vous l’enseigner ; jetez tous leurs conseils à la rivière et dans un bond franchissez-là, courez vers votre personne, la seule qui puisse vous l’apprendre. Le bonheur c’est une résonance avec vous-mêmes.
Prenez conscience et aimez ce moi qui est un (c’est-à-dire unique) et suivez votre voie, le 1 qui est le moi engendre le 2 et se dirige vers le tout, et cette évolution engendre le non manifesté qui entraîne le manifesté, et tout cela à partir du 1. En quelque sorte, c’est la quintessence d’une forme d’égoïsme subtil qui pour mieux jouir de la vie doit nécessairement aller vers l’altruisme ; la seule possibilité d’être véritablement heureux.
Sur ce chemin, vous ne trouverez pas de phrases clés ou quelques conseils magiques ; c’est un peu comme la cuisine, au départ il faut souhaiter apprendre, goûter, apprécier, changer de recettes, en découvrir d’autres et pourquoi pas en inventer en fonction de votre tempérament, des circonstances, de votre plaisir, de votre santé, de l’endroit où vous habitez et de votre budget.
La culture de la vie est ce long sentier où poussent toutes les fleurs que nous devons offrir à ceux que nous aimons. Elles sont là, il suffit de prendre le temps de les regarder. Pourquoi l’Homme est-il toujours plus subjugué par ce qui est lointain, invisible et incertain, que par la chaleur des mots d’amour que nous pourrions échanger tous les jours ? La culture de la vie nous guérit d’une sorte de cécitéqui nous tient prisonniers dans la culture de la mort ;cette culture qui est malheureusement la seule que beaucoup connaîtront.
La culture de la vieest un garde fou qui nous tient éloignés de la souffrance. Elle fait tout pour que nous restions le plus possible sur le chemin de la joie. Le sens de la culture de la vie, c’est simplement le bonheur.
Seules les valeurs peuvent nous garder sur ce chemin, et au-dessus de celles-ci se trouve la fraternité.
En quelque sorte c’est le Tao ; notre chemin sur lequel nous découvrons tour à tour le yin et le yang qui sont des contraires, mais aussi des complémentarités sans oppositions. Il y a plus de mille ans Khawarizmi, le père de l’algèbre l’expliquait à sa façon.