L’influence des intellectuels est telle qu’il semble que rien ne puisse se faire sans eux. Vu l’importance qu’ils prennent, ne serait-il pas bon de se poser au moins cette question : Les intellectuels, parfois, ne sont-ils pas des imposteurs ?Ils nous expliquent comment nous devons penser et faire ; mais ils oublient en général d’étayer leurs théories avec des exemples concrets réussis. Qui sont-ils ?
Écoutons les intellectuels parler des intellectuels !
Paul Valéry :
Le métier des intellectuels est remuer toutes choses sous leurs signes, noms ou symboles, sans le contrepoids des actes réels
Nietzsche
Nous pouvons être un donneur d’ordre, mais quelque part aussi il faut être capable de se donner des ordres à soi-même.
Chateaubriand
L’intellectuel c’est ce qui se rapporte à l’intelligence (Connaissance, entendement) où l’intelligence a une part prédominante ou excessive.
Comte Sponville
C’est celui qui vit de sa pensée, ou pour sa pensée. Il n’a guère le choix qu’entre une petitesse (penser pour vivre) et une illusion (vivre pour penser) Il n’y a pas de sot métier, mais non plus de vanité intelligente.
Audiart
Un intellectuel assis va moins loin qu’un con qui marche
Enfin celle qui à mon sens les définit le mieux :
Ce qui distingue l’intellectuel, ce n’est pas la sûreté de son choix, c’est l’ampleur des ressources conceptuelles, logiques, verbales qu’il déploie au service de ce choix pour le justifier – Jean-François Revel
Il est difficile de dissocier l’intellectuel de l’intelligence. La racine commune de ces deux mots vient du verbe latin ‘intellegere’ (inter= entre ; legere = choisir ) le pouvoir de choisir entre …
Ce qui explique qu’à la base le mot intellectuel est plutôt flatteur. Personnellement j’avais fait un petit sondage sur les intellectuels auprès d’une centaine de relations ; Il en ressortait que ces derniers étaient vus d’une manière positive par la grande majorité des personnes interrogées.
L’intellectuel était un Homme intelligent qui savait beaucoup de choses voire un érudit. Pour beaucoup, ce sont des gens qui ont la capacité de choisir mieux que les autres, d’où sans doute une démission à leur profit. L’inconscient du citoyen se dit : nous, nous travaillons, les autres pensent. Mais, avec cette démission ne risquons-nous pas de tomber dans une certaine erreur ?
Définition du Petit Robert
Intelligent : « Brillant surdoué, qui comprend vite et bien, s’adapte facilement aux situations en ce qui concerne l’activité de l’esprit. La définition est bonne !
Par contre, je trouve qu’il est un peu restrictif lorsqu’il affirme : « Il est difficile de proposer une définition de l’intelligence indépendante des théories psychologiques qui prétendent la mesurer » pour moi il n’y a pas que le psychisme, il y a aussi le cœur, l’action, l’apprentissage, le travail, l’exemplarité, l’émotion…
Il le confirme d’ailleurs d’une certaine manière lorsqu’il rajoute : « C’est une aptitude variable selon les individus ; elle a des degrés ; cette aptitude consiste à savoir donner à des problèmes de tous ordres une réponse originale adaptée ».
Blaise Pascal en affirmant que « Le cœur à ses raisons que la raison ne connaît point », nous incitait à la prudence, afin de ne pas tomber sous le charme ou l’exclusivité d’un concept.
Un antagonisme existe depuis longtemps entre les intellectuels les entrepreneurs et paysans. Les seconds sont dans le concret et la réalité, les premiers principalement dans l’abstraction.
Je veux bien admettre que les intellectuels aient des connaissances intéressantes. Mais avant de croire béatement ce qu’ils disent, je suis toujours curieux de savoir ce qu’ils ont fait, ce qu’a été leur vie. Cette simple précaution, le peuple aussi sait l’appliquer, lorsqu’il écoute, souvent il ironise en disant, « faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais ».
Ce qui sous-entend que le faire est difficile contrairement au dire qui n’est souvent que mensonge.
Messieurs les intellectuels à vous de nous prouver que vos dires sont réalisables, et ce, sans occasionner des méfaits aux Hommes et à l’environnement.
Pour parodier Jean-François REVEL, il serait intéressant que les intellectuelsse déplacent au pays de la réalité, pour nous prouver la sûreté de leurs choix. Là, sur le terrain, au cœur d’une association par exemple qui aurait besoin d’eux, ils pourraient l’aider à concrétiser des réalisations utiles grâce justement à l’ampleur des ressources conceptuelles, logiques, verbales qu’ils sont capables de déployer au service d’un choix. Au lieu de le faire sur des plateaux de télévision, ils auraient l’immense chance de justifier leurs choix concrètement. Mais, dans la grande majorité, ils se dérobent. Dans mon article sur l’exemplarité, j’ai essayé d’analyser cette dérobade permanente ; j’en conclus qu’il est plus confortable pour leur gloire et plus rentable pour leur carrière de rester au pays des chimères (le dire) que d’aller se salir et de prendre des coups au pays de la réalité (le faire). Le faire étant souvent le sale boulot.