Notre façon de penser peut être criminelle

La raison est un glaive double et dangereux. Nous ne nous sommes servis de la raison que pour déraisonner. Montaigne.
Depuis son apparition à la surface de la Terre, l’Homme a cherché à établir un dialogue avec la nature dont il est issu et au sein de laquelle il vit.

La vision primitive de la nature comme ensemble de toutes les choses, dont l’Homme lui aussi fait nécessairement partie, à tendance à se perdre, cette attitude a impliqué une distanciation par rapport à la nature. L’Homme, en s’affirmant comme sujet du savoir face à la nature objet, attitude issue d’une pensée rationnelle et d’analyse, a eu des conséquences graves. La nature en est venue à être conçue comme une totalité excluant l’humain, mais seulement au service de l’humain. Dans l’esprit des Hommes d’une manière insidieuse s’est établie une séparation illusoire qui risque de nous conduire vers l’abîme si nous ne modifions pas notre façon de voir. Mais ce qui s’est passé avec la nature s’est passé pratiquement avec chaque chose où l’Homme intervenait. D’ou la nécessité de penser et d’agir avec une vision globale comme nous le propose avec la philosophie de la culture de la vie ; c’est à dire comprendre toutes les interférences entre l’Homme la société et la nature ; que ces dernières soient positives ou négatives.

Nous pouvons remédier à cet état de choses au travers d’une pensée holiste qui doit intégrer non seulement la pensée scientifique, économique, émotionnelle, écologique et éthique. Cessons de penser que la nature est soumise à l’Homme et sachons repenser le tout en nous incluant dans le tout et non en étant le sujet qui observe l’objet.

La relation de l’Homme avec la nature est devenue trop pressante, car elle vise essentiellement à couvrir dans une vision à court terme nos besoins toujours nouveaux et toujours plus nombreux. Il est certain que la manière d’être de l’Homme, notre façon de penser, va orienter et décider à quoi va ressembler la civilisation du futur. On est en droit de s’interroger sur l’éthique de l’Homme dans ses rapports avec la nature, la génération actuelle, mais encore plus avec les générations à venir. Nous voyons que notre façon de penser est lourde de conséquences. Les anciens avaient raison lorsqu’ils nous mettaient en garde sur ce sujet.

Science sans conscience, n’est que ruine de l’âme. Rabelais

Notre façon de penser sera notre destin, c’est ce que nous rappelle ce passage de la Tora écrit il y a environ 4 000 ans

« Fais attention à tes pensées

Car elles deviendront tes paroles

Fais attention à tes paroles

Car elles deviendront tes actes.

Fais attention à tes actes

Car ils deviendront tes habitudes.

Fais attention à tes habitudes

Car elles deviendront ton caractère

Fais attention à ton caractère

Car il est ton destin. »

 

Régulièrement, dans notre histoire il a été rappelé à l’Homme l’importance de chasser de lui les mauvaises pensées.

Avec elle, nous pouvons préparer soit notre bonheur ou notre malheur. Une mauvaise façon de penser sera indirectement responsable d’un futur génocide. Je veux bien que l’on continue de s’indigner sur tous les génocides passés sur lesquels nous ne pouvons plus rien ; mais pour celui à venir ayons le courage de franchir la porte de l’indignation, car nous ne pourrons même pas dire pour notre défense « Nous n’avions pas l’intention de donner la mort », car maintenant nous savons trop de choses pour faire semblant de l’oublier. Réagissons, ce n’est pas rien, il ne s’agit pas de nos plus-values boursières ou de nos prochaines vacances sur la côte Amalfitaine, il s’agit du droit de vie ou de mort sur les générations futures. Notre façon de penser n’est pas innocente.  Si nous voulons éviter d’enterrer des millions de Gérard innocents ; nous devons dès aujourd’hui réfléchir pour mettre en place une autre façon de penser.