Le capitalisme

Nous pensons comme un certain nombre de philosophes et d’Hommes de bon sens que le réel problème avec le capitalisme n’est autre que la redistribution des richesses. Toutes les richesses produites dans le monde sont le fruit d’une communauté d’Hommes. Aucun Homme, fût-il un maillon important de la chaîne, n’a le droit de dire je suis la chaîne qui tire l’ensemble. Oublier cette règle c’est simplement être un pousse-au-crime, qui prépare les guerres à venir.

 Si nous posons un regard froid et distant sur le capitalisme, sur ce qu’il est réellement, et non pas sur les sens multiples et passionnels qu’on peut lui donner, voici quelques observations que nous pouvons faire à son sujet :

  •   Tout ce qui est dans le domaine de l’avoir, et qui relève du rare, est l’essence du capitalisme
  • Le capitalisme et le marché sont indissociables.
  • Le mot « capitalisme » véhicule une multitude d’interprétations. Certains l’emploient comme un substantif précis et clairement défini, ceci est une erreur qui nous conduit à de nombreuses confusions.
  • Son essence est plus proche d’une épithète « floue », derrière laquelle, les Hommes projettent les pires phantasmes, les plus belles espérances, ou les ressentiments les plus profonds.
  • Ne nous faisons pas d’illusion le principe capitaliste, dans sa fonctionnalité, est un outil irremplaçable.

Le philosophe Michel Onfray  présente son capitalisme « libertaire » à gestion étatique, comme un capitalisme de gauche, libertarien, individualiste et hédoniste. Puis il dit

« — je distingue le capitalisme du libéralisme et désespère que l’on confonde souvent les deux termes : le capitalisme est un mode de production des richesses dans lequel la rareté constitue la valeur et le libéralisme un mode de redistribution des richesses dans lequel le marché libre fait la loi. Le capitalisme est aussi vieux que le monde et durera autant que lui : nous ne sommes pas tenus de souscrire à la seule définition marxiste qui confine le mot et la chose dans une fourchette historique avec date de naissance dans la période industrielle et date de décès prévue le jour de la révolution prolétarienne… »

Bien que je ne sois pas d’accord sur la notion de capitalisme de gauche, car le capitalisme est tout, sauf de gauche ou de droite.

Par contre lui comme moi, insistons sur le flou de ce mot, et sommes d’accord sur le fait que le capitalisme et le marché sont indépassables. Par ailleurs, je pense comme un certain nombre de philosophes que le réel problème n’est autre que la redistribution des richesses produites par toutes les formes du capitalisme. Mais attribuer cette mauvaise répartition au seul libéralisme est là aussi une erreur. Le libéralisme, comme son cousin germain le capitalisme, est porteur du pire comme du meilleur. La redistribution est avant tout une affaire d’Homme, mais il faut bien reconnaître que les lois qui sont en place sont mal adaptées. Elles sont tellement contraignantes et rigides qu’elles ne peuvent que décourager les bonnes volontés. Nous devons impérativement sortir de cette culture où l’Etat impose tout, car l’Homme par nature est mauvais. L’humanisme, c’est laisser la plus grande part possible à l’Homme que nous pouvons aussi considérer comme étant bon, pour ceci, commençons à examiner l’esprit des lois et à les adapter à la fraternité, à la vie, à la réalité et non pas des lois tournées essentiellement vers la contrainte et la punition. Il y a là un profond déséquilibre qui est nuisible à l’innovation et à l’efficacité.

Il est impératif d’évoluer, mais croire que nous pouvons nous passer de l’argent, du capitalisme comme du marché nous ramènerait rapidement à des pratiques hasardeuses. Nous verrions rapidement de nouveaux marchés qui seraient organisés par de nouvelles mafias qui chercheraient à s’approprier le rare pour leur seul plaisir.

Le simple bon sens nous fait comprendre que nous ne pouvons pas nous passer, pour la majorité des activités économiques de l’outil « Capital ».

Par contre, ce que nous pouvons faire, dans le cadre d’une société civile organisée, c’est à dire plus libre et avec des pouvoirs filtrés par les politiques, c’est d’agir efficacement pour une redistribution plus juste des richesses. Là est le véritable problème.

Ceci n’est pas une utopie, l’Homme est un mammifère mimétique. S’il sent que la proposition est bonne pour lui, il suivra. Cette affirmation a été maintes fois vérifiée. Alors, lançons la révolution pour implanter un capitalisme fraternel, ceux qui nous dirigent, ne sont pas des brutes épaisses ; ils sont capables de comprendre ce discours d’autant plus qu’ils en seront les premiers bénéficiaires. Soyons confiants, mais aussi très vigilants. C’est sans doute une de nos dernières chances pour installer un âge d’or qui reste du domaine du possible.La clé de cette réussite portera le nom de fraternité. La solidarité qui est une cousine proche n’y suffira pas. Être fraternel, c’est comprendre que les Hommes doivent gagner leur vie correctement en fonction de leur travail ou de leurs actions. Dans le cas contraire, il ne faudra pas s’étonner qu’ils fassent tout pour reprendre ce qu’ils estiment, à juste titre, être leur dû. Cet oubli est à l’origine de beaucoup de guerres. Si nous ne redistribuons pas équitablement les richesses produites par tous, nous pouvons d’ores et déjà annoncer à tous les milliardaires qu’ils auront de plus en plus peur et que la peur ne peut que les éloigner du bonheur.

Ils pourront dépenser des fortunes pour leur protection, rien n’y fera.

Qu’ils ne gardent pas non plus cette idée trop répandue que les richesses produites lors des reconstructions faites après les guerres, sont supérieures à celles réalisées en temps de paix.

Ceci est faux. Les richesses produites par des Hommes heureux pour rendre d’autres Hommes heureux seront toujours plus grandes. Elles sont durables et peuvent se développer presque à l’infini ; ici réside la clé d’une économie durable. C’est la seule économie qui puisse à terme arrêter la course à l’armement qui restera nécessaire, mais seulement dans le cadre d’une police universelle sous une gouvernance mondiale, du moins dans le domaine de la sécurité.