Curriculum vitae

Ou, comment je suis devenu libre.

Je me souviens de ce jour où ma vanité s’est noyée. Je n’ai pas cherché à la sauver en lui jetant la bouée de l’illusion ni la moindre corde ; elle était devenue complètement inutile. Quelle était la cause de cet abandon ? Au début je me suis méfié de moi même. Ressentiment, faiblesse ou sagesse !  Dans ces cas souvent je pense à Montaigne, lui qui s’est si souvent analysé, puisque le sujet principal de son œuvre était lui même. Pour une meilleure compréhension du sujet, laissons-le parler :

Si le doute s’était emparé de moi dans un premier temps ; rapidement je fus rassuré sur le choix de cette décision. Les bienfaits ressentis furent si nombreux et allaient toujours dans le même sens. Ma vie avec ce nouvel égo était devenue si simple et m’apportait toujours plus de joie et de bonheur. Tout cela confirmait que ce choix avait été le bon. Avec lui j’étais entré dans un autre monde, en le découvrant je peux dire que je ne regrettais rien.

Ma règle de vie était devenue très simple.

Je vivais, et travaillais en mettant la distance la plus grande possible entre ce qui valait et ce qui ne valait rien. J’ai cru utile d’expliquer ci-dessous, et le plus clairement possible, ce qui valait. Ce qui ne valait rien étant tout simplement le contraire.

Avec cette absence de vanité,

  • Je m’interdisais de dire le moindre mal de l’autre qui est la méthode généralement utilisée par les Hommes pour faire croire qu’ils sont intelligents.
  • Chez l’autre, je ne voyais plus en premier ses faiblesses, je regardais ou je cherchais à mettre en avant ses forces positives.
  • Envers ceux qui m’avaient abandonné, je ne gardais d’eux que les meilleurs instants que nous avions passé ensemble.
  • J’ai craint un moment qu’avec cette manière de penser mon discernement ou mon libre arbitre soient affectés. Je découvrais avec surprise que je devenais plus clairvoyant et libre que jamais.
  • Je mettais de côté encore plus facilement les violents et les indésirables.
  • Cependant chez tous, je jugeais leurs défauts ou leurs mauvais comportements, non pas comme des traits de caractère, mais dans la grande majorité des cas, comme des maladies mentales, petites ou grandes en fonction du degré atteint.
  • Je cherchais à les aider à sortir de cet état douloureux.
  • Plus j’avançais dans cette voie et sans que je le cherche, mon bonheur s’installait d’une façon durable.
  • Je découvrais de la vie des instants inattendus, souvent surprenants, mais rarement désagréables.
  • J’évitais de nourrir trop d’espérances lointaines.
  • Je me contentais de vivre, de penser et de faire en fonction de mes nouvelles habitudes et objectifs immédiats facilement atteignables. Bref, j’appréciais de vivre au quotidien.
  • Je ne cherchais pas plus à juger que je ne me souciais d’être jugé.
  • En quittant ma vanité, je voyais mieux cette suffisance qui encombrait encore mes amis. Dans les cas très rares ou ils souhaitaient se désencombrer de la leur, je les sentais plus légers.
  • Je découvrais que la quête de ce qui vaut restait un idéal élevé.
  • Sans le savoir, en perdant ma vanité qui n’est que la coquille de l’illusion, je découvrais un bonheur accessible immédiatement.